Chez « A tous poils », le toilettage des animaux est un acte d’amour

Il y a 7 ans, Stéphanie ouvrait son salon de toilettage « A tous poils », niché dans l’entrée de l’allée Francis Beaudelot. Elle y a développé le toilettage comportemental, basé sur la sécurité de l’animal et le respect de ses besoins. Une approche que la professionnelle défend et met en avant.

Quand elle parle des animaux, Stéphanie a le regard gorgé de tendresse et de bonnes intentions. Dans son salon de toilettage aux murs bleu vif, chiens et chats sont choyés, dorlotés, respectés dans leur intégrité. La toiletteuse a compris, il y a bien longtemps déjà, que les animaux avaient un cœur pour ressentir. « L’ère des mammouths est révolue, donc arrêtons de toiletter nos compagnons de cette façon, grâce au TCAP. » Tel est son mantra, graffé sur la fenêtre de son salon, à l’entrée de l’allée Francis Beaudelot (en face des Charmilles). Le TCAP ? Un toilettage comportemental qui permet à l’animal de se sentir en sécurité. C’est sur cette pratique que repose le métier de Stéphanie, qu’elle s’est choisie il y a 7 ans. Avant cela ? La Saint-saulvienne a eu plusieurs professions, dans des domaines variés. De ces expériences passées, Stéphanie a acquis des compétences qui lui ont été utiles pour ouvrir « A tous poils » en 2016. Son DUT carrières sociales a été mis à profit dans l’accueil chaleureux qu’elle offre aux stagiaires qui se présentent dans son salon. Quant à son BTS en gestion des PME, il lui permet de gérer son entreprise comme il faut.

Une toiletteuse diplômée

Finalement, 15 ans après être entrée dans le monde du travail, Stéphanie a écouté sa voix intérieure, comme un appel. « Plus jeune, je rêvais de devenir soigneuse animalière dans un zoo. Je n’avais pas pensé au toilettage. C’est mon mari qui m’a donné l’idée. » Stéphanie a suivi des cours par correspondance et une formation chez Croq’sucre, à Saint-Amand, afin d’obtenir son diplôme. En France, ce dernier n’est pas obligatoire pour ouvrir un salon de toilettage. Une aberration pour celle qui voulait absolument obtenir une formation certifiante, reconnue par le ministère du Travail. Gage de qualité. « Je milite pour le diplôme obligatoire. Je me bats avec les syndicats. » Une bataille difficile, quand on sait que les toiletteurs sont rattachés à la convention… des fleuristes. « Car les vétérinaires n’ont pas voulu de nous, à l’époque. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas été reconnus comme ‘essentiels’ durant la crise Covid. Or, le toilettage n’est pas qu’une question d’esthétisme. Le poil est un thermorégulateur essentiel à la santé de l’animal. »

Respecter les limites des animaux

En matière de toilettage, pas question de faire n’importe quoi. Il ne suffit pas d’attacher, shampouiner et brosser. Stéphanie, que sa clientèle surnomme « Tatie Stéph » – comme un membre de la famille – a suffisamment de caractère et de conviction pour le crier haut et fort. « Il faut entraîner son animal à être brossé, avec un système de récompense, une caresse, une friandise, le maître qui passe faire un coucou… L’époque où les animaux étaient muselés est révolue ; en tout cas chez moi. Certaines séances s’effectuent en quatre fois, car certains animaux n’ont pas la patience de rester 3h en toilettageOn respecte le chien et ses limites. » D’où l’intérêt, selon la professionnelle, de les habituer au toilettage dès lors que les primo-vaccinations ont été effectuées.

Stéphanie et son petit complice, lors d’une maraude de toilettage.

Le bien-être animal avant tout

Passionnée, Stéphanie ne cesse de se perfectionner, poussant toujours plus loin son désir de bien faire, en tant que toiletteuse, mais aussi en tant que formatrice en toilettage et comportement canin et félin. En ligne de mire : le titre honorifique de « maître-artisan » toiletteur, qu’elle compte obtenir dans trois ans. Honnête et bienveillante, tatie Steph donne le meilleur d’elle-même, au service des animaux. « Lorsque je me suis installée, j’ai donné la priorité à l’achat de cosmétiques naturelles et françaises. L’enseigne de mon salon va seulement arriver. Ce n’était pas ma priorité au départ. Je ne suis pas dans le paraître mais dans le bien-être. » Lorsqu’un toilettage semble inutile à tatie Stéph, elle n’hésite pas à le dire aux maîtres. Question d’éthique.  

Du cœur à l’ouvrage

Poules, rats, lapins, tortues, moutons… Tous les animaux, ou presque, sont passés entre les mains douces de Stéphanie. Aussi et surtout, les animaux de la rue, compagnons d’infortune de leurs maîtres sans domiciles, confrontés à la dureté d’une vie sur le pavé. Avant le Covid, Stéphanie a passé des heures, à Lille, à offrir ses services à ceux qui n’auraient jamais pu pousser la porte de son salon. Des maraudes de toilettage qui lui laissent un souvenir émouvant. Gamine, Stéphanie a passé ses vacances dans la ferme de son grand-père (à l’endroit où est située aujourd’hui la Caisse d’Épargne de Saint-Saulve), à califourchon sur la vache Marguerite. Nos expériences d’enfants orientent bien souvent nos choix d’adultes.  

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