Pourquoi éteindre l’éclairage public la nuit

Depuis le 10 octobre 2022, l’éclairage public de la ville a été coupé entre 23h30 et 5h. Une décision nécessaire pour réduire les coûts énergétiques, face à la flambée des prix du gaz et de l’électricité. Ce changement a permis d’économiser environ 50% sur la consommation d’électricité de l’éclairage public, en un an (période d’octobre à juillet). Une donnée loin d’être négligeable, quand on sait que le budget annuel pour l’éclairage public est passé de 160 000 euros en 2022 à 207 000 euros en 2023, du fait de l’augmentation des tarifs de l’électricité. L’arrêt de l’éclairage une partie de la nuit devrait donc permettre à la ville d’économiser au moins 80 000 euros. A Saint-Saulve, la consommation totale de l’électricité représentait 370 000 euros en 2022. La prévision 2023 était proche de 800 000 euros !

De plus en plus de communes franchissent le pas. En un an (mai 2022 – mai 2023), la consommation de l’éclairage public en France a diminué de 34% !

Une parenthèse lors des émeutes

L’éclairage public – qui est l’un des maillons de la chaîne constituant le plan de sobriété énergétique, souhaité par la ville (cf encadré) – n’a pas vocation à être réactivé de nuit. Sauf exception, comme ce fut le cas au moment des émeutes qui ont secoué le pays, début juillet 2023. Dans un but dissuasif, l’éclairage public avait été remis en service dès le lundi 3 juillet à la Pépinière, quartier en politique de la ville, où quelques actes de délinquance sont survenus. Cette mesure provisoire a duré tout l’été, le temps d’un retour au calme durable, et a pris fin le lundi 11 septembre. L’éclairage public est donc à nouveau éteint de 23h30 à 5h sur l’ensemble de la commune.

Pas plus de délinquance

Contrairement aux idées reçues, associant systématiquement l’obscurité à un sentiment d’insécurité, la police municipale indique qu’aucun fait marquant n’a été constaté depuis l’extinction de l’éclairage public la nuit, en matière de délinquance. Mieux encore : l’extinction de l’éclairage public la nuit aurait un impact plutôt positif sur la sécurité routière, les automobilistes étant plus vigilants lorsque les routes ne sont pas éclairées. Idem pour les cambriolages : les préjugés ont la vie dure ! 80% des vols se déroulent de jour…

Quand économie rime avec écologie

Des bonnes nouvelles encourageantes, qui confortent la Municipalité dans le choix de maintenir le cap. Outre l’allégement de la facture d’électricité, l’extinction de l’éclairage la nuit a, bien entendu, une vertu écologique toute aussi importante. Un environnement plongé dans le noir aux heures de la nuit respecte le cycle naturel de la faune et de la flore, surtout s’agissant des animaux nocturnes comme les chauve-souris (38% d’entre elles sont disparu ces dernières années) et certains insectes, irrémédiablement attirés par la lumière et perturbés dans leurs déplacements. La lumière de nuit peut avoir un impact sur l’orientation, la communication, la reproduction ou encore l’alimentation des espèces concernées. 

L’impact sur la biodiversité

Il en va de même pour la migration des oiseaux, perturbée par les halos lumineux. Quand on sait que 65% des invertébrés et 28% des vertébrés vivent partiellement la nuit… On comprend alors que l’éclairage public représente un enjeu colossal pour offrir les meilleures conditions de vie à une biodiversité déjà mise à rude épreuve par le réchauffement climatique.

Changer ses habitudes

Cela ne nous viendrait pas à l’esprit de dormir la lumière allumée. C’est pareil pour les animaux. C’est un « confort » contre nature auquel nous nous sommes trop bien habitués. Charge à chacun, désormais, de comprendre et d’accepter les enjeux à la fois économiques et écologiques de ces nouvelles démarches municipales, prises sous le prisme du bon sens. Il est temps désormais – ce ne sont pas les astronomes du club Uranie qui diront le contraire – de rallumer les étoiles.

Les autres bonnes pratiques municipales :

  • Modification des horaires de travail
  • Fermeture des services entre Noël et Nouvel an, avec la présence d’un agent d’astreinte
  • Télétravail ou modification des horaires de travail journalier
  • Fermeture des services le samedi matin
  • Rationalisation des réunions
  • Fermeture de toutes les portes
  • Température des bureaux maintenues à 19 degrés (une diminution de la température d’un degré correspond à une baisse de la facture de 7% !)
  • Arrêt du chauffage à 17h
  • Pas de chauffage d’appoint
  • Détermination d’un tarif de location des salles suivant les coûts énergétiques
  • Implication des associations
  • Fermeture de la piscine durant la période de Noël
  • Programmation des horaires de chauffage en fonction de l’utilisation des salles
  • Limitation de l’éclairage des plateaux sportifs