On le présente souvent comme l’homme qui a permis au vélo de se faire une place à Valenciennes. A juste titre. Le Saint-Saulvien Alain Legrand a été responsable de l’antenne locale de l’association pour le droit au vélo, fondée en 1982. Puis vice-président en charge des antennes extérieures. La place du vélo en ville ? L’engagement d’une vie, né d’une fracture de fatigue…
Alerter pour changer les mentalités
« Je courrais beaucoup, jusqu’à ce qu’une fracture de fatigue me contraigne à arrêter. Je me suis mis au vélo. C’est à ce moment-là qu’est né mon dégoût pour la voiture en ville, à cause des comportements dangereux de certain.e.s. » Dès lors, Alain Legrand n’a eu qu’une obsession : alerter les pouvoirs publics et œuvrer à un changement des mentalités. Un défi de taille, à une époque où le vélo était encore diabolisé et malvenu.
Un livre documenté
C’est toute cette épopée qu’Alain Legrand retrace dans « Marcher, courir, pédaler », un livre comme un documentaire, écrit en 2022, pour se souvenir des combats menés pas à pas, des années 50 à aujourd’hui, afin de démocratiser l’usage du vélo dans notre quotidien, dans le Valenciennois. « Dès qu’il y avait une enquête publique sur le sujet, j’étais le premier dans la salle. J’ai conservé tous les documents. »
Des avancées notables !
Certaines années ont été plus déterminantes que d’autres : 2008 et l’instauration du double sens dans une cinquantaine de rues de la ville. Grâce à Alain et ses compagnons, les cyclistes peuvent aujourd’hui emprunter une voie en sens unique, à contresens des automobilistes. « Il a fallu convaincre Dominique Riquet, le maire de l’époque, schémas à l’appui. Lui prouver que ce n’était pas dangereux, au contraire. »
Vent favorable
L’Adav, dans les années 2000, c’est aussi « Val en cycles », une grande fête dédiée au vélo, sur la place d’Armes. Ou encore le développement des zones 30 km/h dans l’hypercentre. Le militantisme positif a payé. « Aujourd’hui, nous pouvons nous féliciter d’une meilleure coordination entre tous les partenaires, notamment les deux agglos. Le vélo reste un sujet majeur et le courant lui est favorable. A chaque nouvelle construction ou réhabilitation de route, l’aménagement d’une piste cyclable est désormais obligatoire. »
Jusqu’au boutiste
Ironie de l’histoire, coup dur du destin, Alain ne peut aujourd’hui plus pédaler. Sa santé a fragilisé ses membres, mais pas son amour pour le vélo, qu’il compte bien défendre jusqu’au bout. Ce livre sera aussi, pour ses petits-enfants, le témoignage d’un grand-père militant, hyperactif et courageux. Comme un passage de relais espéré.
Le livre d’Alain Legrand est disponible à la bibliothèque pour tous de Saint-Saulve et directement auprès de l’auteur, joignable au 06 30 64 84 65.