Les yeux bleus cerclés de bleus. Un teint couleur soleil. Du rose sur les lèvres, pour sublimer un sourire tendre et réconfortant. Brigitte est coquette. Souvent munie de ses bâtons de marche, tel un pèlerin, elle sillonne la ville et les alentours d’un bon pas. Meneuse de groupe, elle emmène avec elle les marcheurs de l’association de marche nordique qu’elle a créée il y a une dizaine d’années.
Les bienfaits de la marche
Quatre fois par semaine – lundi, mardi, jeudi et vendredi – les amoureux de la marche et des escapades nature qui sont disponibles se retrouvent sous le kiosque de la Pépinière, à 9h, pour s’élancer dans une marche rapide d’environs 7 km. Un véritable art de vivre, dans une ambiance décontractée, propice aux bavardages amicaux. « La langue travaille aussi », plaisante la blondinette, qui rappelle au passage que la marche est le second sport, après la natation, à faire travailler l’ensemble du corps. « On ne pense à rien. On fait des rencontres. Grâce au club, des amitiés se sont nouées et des adhérents partent en vacances ensemble. »
De l’inattendu
Brigitte organise une sortie en dehors de la commune une fois par mois. Forêt de Saint-Amand, Mare à Goriaux, Vignoble, étang de Chabaud-Latour… Changer d’air a du bon. Tout comme la grande vadrouille annuelle, pour laquelle Brigitte cible des activités « que l’on n’oserait pas faire », comme le longe côte, le char à voile, l’accrobranche…
Après la pause estivale, les marcheurs reprendront leurs bâtons dès la première semaine de septembre. Pour celles et ceux qui hésitent à faire le premier pas, l’initiation est gratuite !
Cotisation annuelle de 30 euros. Renseignements auprès de Brigitte au 06 60 10 64 61.
Touchée en plein cœur
Brigitte aime les gens. C’est dans sa nature. Il faut les aimer beaucoup pour créer une association qui les rassemble. Cet enclin naturel à la bienveillance l’a conduit vers un chemin de vie inattendu. Alors maman de deux enfants, la Saint-Saulvienne fait la connaissance d’un petit garçon qui jouait avec sa fille, en vacances au camping. « J’avais un œil sur lui, car il était hyperactif. Il est venu me dire au revoir. Je lui ai demandé où était ses parents et il m’a déballé son histoire. C’était un jeune en foyer. Il m’a touché en plein cœur. »
Mangitte, l’assistante familiale
Dès lors, Brigitte s’est donnée pour mission de rendre heureux les enfants qui n’avaient pas cette chance. Elle est devenue assistante familiale. Plus qu’un métier, une vocation. C’était en 1997. Brigitte n’a pas rendu un enfant heureux, mais des dizaines. « Le premier, Michel, avait une semaine d’existence lorsque nous l’avons accueilli. Je l’ai aimé dès que je l’ai vu. » Si fort que Brigitte a fini par l’adopter, comme son troisième enfant. Les années ont passé, les enfants aussi… « Mangitte », comme ils l’appellent affectueusement, a toujours donné le meilleur d’elle-même pour apaiser les esprits en souffrance de ces enfants chéris, autant que ses enfants biologiques. Sans différences.
Marche, sauve, aime
Assistante familiale surinvestie, Mangitte s’est fait un point d’honneur à « sauver » ce qui pouvait l’être. Hyperactivité, délinquance, cleptomanie… La mère a fait face, vaille que vaille. « Mais on ne peut pas sauver tout le monde… Dans tous les cas, j’ai besoin d’essayer. C’est plus fort que moi. J’essaie de les tirer vers le haut. On discute beaucoup. »
Jusqu’au bout
A 63 ans, Mangitte est en cumul emploi-retraite. Le temps de laisser grandir Maelyne et Laura, ses deux dernières petites protégées, scolarisées aux Beaux-Monts. A 70 ans, elle devra s’arrêter. Les filles seront alors des grandes adolescentes. « Elles ont besoin d’être rassurées. Elles s’inquiètent sur ma retraite. Elles se demandent où elles vont aller. Je leur explique que notre chemin ensemble dépend aussi d’elles, du comportement qu’elles auront à l’adolescence. » Pour l’heure, la patience, l’énergie et la détermination de Mangitte sont intactes. Incroyablement intactes, en dépit des fatigues cumulées. Car au milieu de tout cela, il y a l’amour. Inaltérable. Brigitte est la 10eme d’une fratrie de 13 enfants. Faire famille, de mille et une façons, c’est sacré.
