A retenir : la situation financière de la commune est toujours périlleuse, à cause d’une diminution constante de l’aide de l’État. L’écart se creuse toujours un peu plus avec les communes aux alentours de même taille. Le Sous-Préfet Stéphane Costaglioni s’est engagé à intervenir. En attendant, la Ville vient de boucler son budget 2025 non sans mal, contrainte de faire, une fois de plus, de nombreux sacrifices pour éviter l’augmentation des impôts.
« On espère pouvoir dire oui, un jour, à des projets raisonnables pour une ville de 11 000 habitants. »
« La ville de Saint-Saulve est victime d’un cumul de malchance. » Ce sont les mots du Sous-Préfet Stéphane Costaglioli, en visite à Saint-Saulve, vendredi 4 avril. Bien informé de la situation financière de la commune, le représentant de l’État s’est engagé à soutenir la Ville, en organisant une rencontre avec le ministre en charge des collectivités et son équipe. Un engagement qui avait été pris par Dominique Faure, précédente ministre référente, il y a deux ans. Non suivi des faits.
Plus de dix ans à prêcher dans le désert
Les premiers signalements sur la situation financière de la ville remontent à 2013. Cécile Gallez tirait déjà la sonnette d’alarme. En cause : les bases d’imposition élevées de la commune depuis les années 70, les dotations forfaitaires anormalement faibles et une réforme des dotations aux collectivités sans cesse repoussée. Depuis 2013, les appels au secours n’ont cessé de se multiplier, jusqu’à une campagne de communication offensive, en 2021, qui aura permis d’obtenir une subvention exceptionnelle de 1, 6 millions d’euros de l’État, pour le groupe scolaire du Bas-marais.
En dépit des alertes répétées par la Municipalité et relayées jusqu’à l’Assemblée nationale – encore dernièrement par le député Salvatore Castiglione – la situation financière de Saint-Saulve reste préoccupante, mettant en péril les services, pourtant essentiels, à la population. « Nous sommes sacrifiés sur l’autel des dotations. Nos solutions sur le court terme sont des placebos. Nous sommes au bout, cette fois », prévient le maire Yves Dusart.
L’aide de l’État encore en baisse cette année
Pour se faire une idée de la situation : Saint-Saulve perçoit 463 000 euros de dotation globale de fonctionnement (DGF) de l’État, lorsque cette somme s’élève à 4 millions à Marly, 6, 5 millions à Bruay, ou encore 10 millions à Anzin. Depuis 2014, la ville de Saint-Saulve a perdu 9, 5 millions d’euros de dotation d’État. En 2025, la baisse drastique se poursuit, puisque la commune perd encore 13 000 euros de DGF.
Cette injustice impacte directement le fonctionnement global et la capacité d’investissements de la Ville. Ainsi, certains projets, pourtant simples et essentiels, deviennent impossibles : remplacer la totalité des chaises de la salle des fêtes, remplacer un panneau lumineux obsolète, revoir les toitures et l’isolation des bâtiments publics, ou encore les trottoirs, la voirie, l’éclairage public…
La situation est telle que le budget de fonctionnement se compose de 80% de charges incompressibles, s’afférant aux fluides, matériels, contrats divers essentiels au fonctionnement de la commune) et de 20% qui concernent les animations, le vivre ensemble, le dynamisme de la Ville. Dans une situation normale, cette part devrait s’élever à 48%. Nous en sommes loin. « On espère pouvoir dire oui, un jour, à des projets raisonnables pour une ville de 11 000 habitants. »
Les impôts n’augmentent pas
Dans ce contexte, le budget 2025, tant redouté, a été, plus que jamais, difficile à construire. Les impôts n’augmenteront pas, pour la troisième année consécutive, au prix de nombreux sacrifices, comme la rénovation de la voirie avenue de l’Europe, qui ne se fera pas. La campagne de communication offensive d’appel au secours est relancée. Le 16 avril, la Municipalité a décrété une journée « Services publics morts », pour donner un aperçu de ce que peut devenir une collectivité livrée à elle-même.
